Crittique de la raison gouvernementale (non fini)

Publié le par olivier Legrand

Critique de la raison gouvernementale
Michelle Foucault
Cours au Collège de France
10 janvier 1979

    L’économie politique, je crois que c’est fondamentalement ce qui a permis d’assurer l’autolimitation de la raison gouvernementale. Pourquoi et comment l’économie politique a–t-elle permis cela ? Premièrement, l’économie politique, à la différence justement de la pensée juridique du 16° ou 17° siècle, elle ne s’est pas développé à l’extérieur de la raison d’État, elle ne s’est pas développé contre la raison d’État, et pour la dignité, au moins en première instance. Elle s’est au contraire, l’économie politique, formé dans les cadres même des objectifs que la raison d’État avait fixés à l’art de gouverner. Car après tout l’économie politique se propose qu’elles objectifs ? Elle se propose comme objectif l’enrichissement de l’État, elle se propose pour objectif la croissance simultanée, corrélative et convenablement ajustée de la population d’une part et des subsistances de l’autre. L’économie politique elle se propose quoi ? Et bien d’assurer de façon convenable et ajustée et toujours gagnant la concurrence entre les États. L’économie politique elle se propose justement le maintien d’un certain équilibre entre les États, pour que précisément la concurrence puisse avoir lieu. C’est-à-dire qu’elle reprend très exactement les objectifs qui étaient ceux de la raison d’État et que l’ État de police, que le mercantilisme, que la balance européenne avaient essayé de réaliser. Donc l’économie politique va se loger, en première instance, à l’intérieur même de cette raison gouvernementale que le 16° et le 17° siècle avaient définie. Deuxièmement, elle ne va pas du tout avoir cette position d’extériorité qu’avait la pensée juridique. L’économie politique ne se propose pas du tout comme une objection externe à la raison d’État et à son autonomie politique, puisque la première conséquence politique de la première réflexion économique qui est existée dans l’histoire de la pensée européenne, sera une conséquence qui a l’encontre de ce qu’avaient voulue les juristes, sera une conséquence qui conclu à la nécessité d’un despotisme totale. La première économie politique c’est celle des physiocrates, les physiocrates on a partir de leurs analyse économique avaient conclue que le pouvoir politique devait être un pouvoir sans limitation externe, sans contre poids externe, sans frontière venu d’autre chose que de lui-même. Et c’est cela qu’ils ont appelé le despotisme, le despotisme c’est un gouvernement économique, mais qui n’est enserré, qui n’est dessiné dans ses frontières par rien d’autre qu’une économie qu’il a lui-même définie et qu’il contrôle lui-même totalement. Despotisme absolue, et dans cet mesure là, la ligne de pente qui avait dessiné par la raison d’État n’est pas inversé par l’économie politique, au moins en première instance. L’économie politique peut apparaître comme étant dans le droit fil d’une raison d’État qui donné au monarque un pouvoir total et absolue. Troisièmement,l’économie politique, elle réfléchis sur quoi ? Non pas quelque chose comme des droits antérieurs qui auraient inscrit soit dans la nature humaine soit dans l’histoire des société humaine. L’économie politique, elle réfléchis sur des pratiques gouvernementales et ces pratiques gouvernementales elles ne les interrogent pas en droit, pour savoir si elles sont légitimes en soi, elle les envisage non pas du côté de leurs origines mais du côté de leurs effets. En se demandant non pas qu’est qui autorise un souverain a levé des impôts, mais tout simplement quand on lève un impôt, quand on lève cette impôt, à ce moment déterminé, sur tel catégorie de personne, ou sur tel catégorie de marchandise qu’est qui va arrivé. Peut important que ce droit soit légitime ou pas en termes de droit, le problème est de savoir quel effet il a, et si les effets sont négatifs c’est à ce moment là qu’on dira que l’impôt en question est illégitime ou en tout cas qu’il n’a pas de raison d’être. Mais en tout cas c’est toujours à l’intérieur même ce champ de la pratique gouvernementale et en fonction de ses effets, non en fonction de ce qui pourrait le fonder en droit que la question économique va être posé. Qu’elles sont les effets réels de la gouvernementalité ? au terme même de son exercice et non pas qu’elles sont les droits originaires qui peuvent fondées cette gouvernementalité. C’est la troisième raison, pour laquelle l’économie politique a pu dans sa réflexion, dans sa rationalité nouvelle, prendre place dans à l’intérieur même de la pratique et de la raison gouvernementale établie à  l’époque précédente. Quatrième raison, en répondant à ce type de question, l’économie politique a fait apparaître l’existence de phénomènes, de processus et de régularités, qui ont ceci c’est qu’ils se produisent nécessairement en fonction de mécanisme intelligible, que ces  intelligible et nécessaire, bien sur ils peuvent être contrarié par certaine forme de gouvernementalité, par certaine pratique gouvernementale, ils peuvent être contrarié, il peuvent être brouillé, ils peuvent être obscurcie. Mais de tous façon, on ne pourra pas les suspendre totalement et définitivement, de toute façon ils feront retour sur la pratique gouvernementale. Ce que l’économie politique découvre, ce n’est pas des droits naturels antérieurs à l’exercice de la gouvernementalité, ce qu’ils découvrent c’est une certaine naturalité propre à la pratique même du gouvernement. Il y a une nature propre aux objets de l’action gouvernementale, il y a nature propre à cette action gouvernementale elle-même. Et c’est cela que va étudier l’économie politique. C’est ainsi, par exemple, que c’est une loi de nature, expliqueront les économistes, que la population se déplacent qu’a des salaires les plus élevé, c’est une loi de nature que tel tarif douanier, protecteur des haut prix de subsistance, va entraîner fatalement quelque chose comme une disette.
    
    Qu’est-ce qui va faire qu’un gouvernement va bousculer, en dépit même de ses objectifs, la naturalité propre aux objets qui manipulent et aux opérations qu’il fait. Qu’est-ce qu’il va faire qu’il va ainsi violer cette nature, en dépit même de la réussite qu’il cherche. Violence, excès, abus, mais peut-être, mais au fond de ses excès, violence et abus, sa ne sera pas simplement, fondamentalement la méchanceté du Prince qui va être en question. Ce qui est en question, ce qui explique tout ça, c’est que le gouvernement au moment où il viole ces lois de nature, tout simplement, il les méconnaît, il les méconnaît car il en ignore l’existence, il en ignore les mécanismes, il en ignore les effets. Autrement dit, les gouvernements peuvent se tromper. Et le plus grand mal d’un gouvernement, ce qu’il fait qu’il est mauvais, ce n’est pas que le Prince est mauvais c’est parce qu’il est ignorant. Entre simultanément dans l’art de gouverner, et par le biais de l’économie politique, premièrement, la possibilité d’une autolimitation, que l’action gouvernementale se limite elle-même en fonction de la nature de ce qu’elle fait et sur quoi elle porte, possibilité de limitation, et question de la vérité. C’est deux choses la sont introduit dans la raison gouvernementale, par le biais de l’économie politique. Vous me direz que ce n’est pas la première fois que la question de la vérité et que la question de l’autolimitation de la pratique gouvernementale se pose, après tout qu’est-ce qu’on entendait par la sagesse du Prince dans la tradition ? La sagesse du prince faisait dire au Prince : « je connais trop bien les lois de Dieu, je connais trop bien la faiblesse humaine, je connais mes propres limites pour ne pas respecter le droit de mon sujet ». Mais on voit bien que ce rapport entre principe de vérité et principe d’autolimitation est tout à fait différent dans la sagesse du Prince et dans ce qui entrain d’émerger maintenant et qui est une pratique gouvernementale qui s’inquiète de savoir qu’elles vont être dans les objets qu’elles traitent et qu’elles manipulent les conséquences naturelles de ce qui est entrepris. Les prudents conseillers qui fixait autrefois les limite de sagesses à la présomption du Prince n’ont plus rien a voir avec ces experts économiques qui sont entrain d’apparaître et qui eux ont pour tâche de dire en vérité a un gouvernement quel sont les mécanismes naturels. Avec l’économie politique on rentre dans un age dont le principe pourrait être celui-ci : un gouvernement ne sait jamais assez qu’il risque de gouverner toujours trop, ou bien, un gouvernement ne sait jamais trop bien comment gouverner juste assez. Le principe du maximum minimum dans l’art de gouverner ce substitut à cette notion de l’équilibre équitable, de la justice équitable qui ordonnait autrefois la sagesse du Prince.   







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